Cette année, l’accueil de jour a proposé un atelier décoration autour du carnaval de Venise. A la recherche constante de créations originales, ce thème, qui ne manque pas d’idées a inspiré les animateurs.
Ils ont donc travaillé avec un groupe de résidents sur l’histoire de ce carnaval pour comprendre les origines de ses costumes et décorations.
Le Carnaval de Venise a des origines très lointaines. En 1269, un Edit du Sénat déclare la veille du Carême jour férié et autorise le déguisement. De même « la Fête des Marie », qui existe depuis le 2 février 948, est déplacée pour ouvrir le Carnaval. Lors de ces fêtes, des jeux souvent cruels, comme des combats de chiens et de taureaux mettent la Ville en émoi. Des déguisements, le plus souvent inspirés de la Commedia dell’Arte, sont portés par les habitants de la ville. Le soir, les théâtres et les maisons de jeux s’animent dans l’anonymat des déguisements. A partir du XVIème siècle, les vénitiens, et ceci pendant plusieurs mois, revêtent la bauta, composée d’une grande cape noire, le tabarro, composé d’un capuchon de drap noir, cachant les cheveux, et d’un tricorne noir. Seul le masque, couvrant le visage est blanc. Ce masque, en carton mâché permettait de boire et de manger sans l’ôter.
Au XVIIIème siècle, le Carnaval, repris en main par la noblesse, atteint le sommet de sa splendeur, faisant ainsi oublier le long déclin de la République. Il abandonne la place publique et ses excès populaires pour les cafés, les théâtres et les cercles de jeux. Au XIXème siècle, sous l’occupation napoléonienne, le Carnaval fut interdit, puis rétabli, mais très encadré sous la domination autrichienne. Il ne connut plus un très grand succès. Au XXème siècle, en 1970, des étudiants remirent à l’honneur les « mattacini » qui lançaient des œufs remplis de parfums aux jolies femmes, mais aussi des œufs pourris à celles qui leur déplaisaient. La fête, purement vénitienne, se déroulait sur les divers campi de la ville.En 1980 le Carnaval est officiellement rétabli et connaît de suite un immense succès touristique. La ville se remplit durant 10 jours de festivaliers portant « masques et costumes d’époque» dont le corps est entièrement caché. Au XXIème siècle, le prologue du Carnaval débute par le « Vol du Rat » où un cortège de bateaux accompagne l’effigie d’un rat qui explosera, libérant fumée et confettis. Le Carnaval s’ouvre avec le cortège « des Marie », suivi le lendemain du « Vol de l’Ange ». Les places et les rues, mais aussi les fêtes privées, malheureusement payantes, se remplissent de masques de plus en plus originaux et baroques. L’après-midi du mardi gras une bannière, à l’effigie du Lion de Saint Marc, est hissée jusqu’au Campanile clôturant ainsi les festivités du Carnaval.
« Voici notre interprétation du Carnaval de Venise avec la présentation de quelques unes de nos créations. Un travail de longue haleine pour un résultat dont nous sommes très fiers », déclarent les membres du groupe.
« Il a fallu réaliser les gabarits, couper, coller pour constituer les bases. Au début, nous ne voyons pas très bien où cela nous menait puis, avec les filles, nous avons commencé à assembler les éléments. Nous avons cousu directement sur la robe (comme les créateurs de mode) et au final, le rendu est étonnant : un costume digne du carnaval… », expliquent les résidents.
« Pour orner notre plafonnier, nous avons réalisé des « loups » et avons choisi de découper nos gabarits sur fond noir pour qu’ils s’inscrivent dans la thématique de l’élégance des masques du carnaval de Venise. Nous avons été une fine équipe, avec des hommes impliqués dans le tracée et le découpage tandis que nous, les femmes, avons ajouté notre touche de féminité dans les moindres détails. Nous avons joué avec l’effet de matière en alternant apposition de tissus, dentelles, paillettes pour un rendu féérique. »
Mme J. résidente, explique : « Cette magnifique création a été réalisée en plusieurs étapes. Nous avons travaillé à sa conception sur une dizaine de séances. La « récupération » est le maitre mot puisque nous avons utilisé une ancienne suspension agrémentée de plumes pour créer le bas de la robe et donner cet effet vaporeux. La base du bustier a été réalisée à partir d’un vêtement de récupération qui a servi de support à la broderie. »
Un groupe de couturières, hors pair, s’est alors attelé à la tache en réalisant, par un travail d’aiguilles, les différentes pièces de ce décor : Deux d’entre elles ont cousu minutieusement la ceinture tandis qu’une autre a su mettre en forme le décolleté pour un effet mannequin. Une a travaillé l’ornement du bustier en aidant au maintien du laçage. Enfin une dernière couturière accompagnée des membres de l’équipe, a fabriqué le jupon de la robe en formant des rouleaux de nappage au couleur jaune et noir.
« L’assemblage des différents éléments a été une grande satisfaction pour nous tous » relate Nicole, « C’est une grande fierté de voir ce travail enfin finalisé. »
Cette création a rencontré un vif succès auprès de nos visiteurs, tous ont eu une parole valorisante et ont salué l’imagination et le talent de nos petites mains.